Je la démolirai en deux s’condes chef, d’abord je lui ferai « yaha » et ensuite « yahaha » et puis après je lui ferai « youhou » et « yahaha » et puis j’lui donnerai un coup de pied.

C'était le week end. Lip avait finit par survivre à sa semaine de cours. Ses parents avaient encore reçu des plaintes de la part de ses professeurs. Il n'était pas vraiment assidu et très poli. En effet, il se fichait pas mal des cours. Il s'en moquait comme de sa première dent de lait. Il n'allait au lycée que pour jouer au football avec ses amis. S'il le pouvait, il ne ferait que ça de la journée. Seulement, ce n'était pas possible. Lip était obligé de suivre les classes qu'il avait pris. Il savait qu'il décevait ses parents car il n'était pas comme sa sœur, Sid. Elle, elle était plus studieuse et dans l'optique d'avoir un plus grand métier que son petit frère. Lip, lui ne rêvait que de foot et secrètement de musique. Sa guitare était toute sa vie. Seulement, il n'en parlait pas, pas même avec ses amis. Lorsqu'ils venaient chez lui, elle était cachée dans le grenier. Le jeune homme se disait qu'un jour, il devrait en parler à Bruce, Ryan, James et Molly.

Pourquoi ne l'avait-il pas déjà fait ? Simplement parce qu'il avait peur réaction. Il savait au plus profond de lui-même qu'aucun d'eux ne se moquerait de lui. Mais la peur était était tellement ancrée qu'il n'arrivait pas à le dire. Alors il jouait et composait sa musique lorsqu'il était seul. C'était d'ailleurs ce qu'il faisait, sa gratte entre les mains. La mélodie s'échappait des cordes alors qu'ils les pinçaient en suivant sa tablature. Lip se mit à chanter d'instinct. Les paroles lui arrivaient sans qu'il n'y pense vraiment. Sa voix emplit l'air de sa chambre. Le jeune homme était comme en transe. Il ne faisait plus attention à ce qui se passait autour de lui, si bien qu'il n'entendit pas la porte s'ouvrir. Sa mère se trouvait dans l'encadrement et regardait son fils avec tendresse. Bien qu'elle soit très à cheval sur ses notes et son assiduité en cours, elle était très fière de ce qu'il pouvait faire avec un instrument de musique entre les mains et sa voix.

Elle se racla la gorge pour faire connaître sa présence. Lip s'arrêta soudain de jouer et releva la tête vers la personne qui l'avait dérangé. Quand il vit sa mère, il lui sourit avec amour. « Je suis désolée Lip, mais j'aurai besoin que tu ailles faire quelques courses pour moi. J'ai un poulet dans le four et je peux pas y aller. Parce que si je m'absente, il n'y personne qui le surveillera puisque ni toi, ni Sidney ne savait faire à manger. » Un sourire ironique apparut sur les lèvres de Lip. Il ne savait pas cuisiner, elle avait raison. La seule fois où il avait essayé, il avait fait brûler la dinde de Thanksgiving. Sa mère lui en avait voulu pendant une semaine. « Pourquoi t'envoie pas Sid ? Elle fait rien d'autre que se regarder dans une glace toute la journée. » « Je t'entends mocheté. Moi, je bosse mes cours. » Une grimace prit place sur le visage de Lip. Il détestait quand elle rappelait qu'il était moins fort qu'elle en cours.

Alors qu'il allait répondre, leur mère coupa net la conversation. Elle étouffa la dispute dans l’œuf. « Allez, ne te fais pas prier, s'il te plaît. » En soupirant, Lip accepta de faire ça pour sa mère. Il laissa sa guitare sur son lit et attrapa son portable avant de quitter sa chambre. « Lip, t'oublie pas quelque chose ? » Le jeune homme se retourna pour voir que sa mère lui tendait de l'argent et la liste des courses. Il les prit et l'embrassa sur la joue avant de quitter la maison pour l'épicerie. Sur le chemin, il envoya un sms à Molly pour savoir comment elle allait. Il adorait ce petit bout de femme. Un vrai rayon de soleil qui lui rappelait quelque fois sa mère. Molly était le genre d'étudiante populaire mais qui était aussi très studieuse. Tout le contraire des garçons de la bande. Lorsqu'il fut arrivé à destination, Lip prit son courage à deux mains et entra dans l'établissement. Il détestait faire les courses pour la simple et bonne raison qu'il y rencontrait toujours des gens qu'il connaissait et qui lui parlait pendant trente ans.

Il avait beau être populaire et sociable, il n'en restait pas moins humain et ne supportait pas quand les plus vieux de la ville, ceux qui le connaissaient depuis qu'il était tout petit viennent le voir pour discuter de son avenir et du fait qu'il avait grandit. Au détour d'une allée, il repéra sa vieille voisine et fit demi-tour pour qu'elle ne le voit pas. C'était sans compter sur le fait qu'il percuta quelqu'un et renversa ce qu'il tenait dans les mains. « Je suis désolé. » Il releva alors la tête et remarqua Ryan. « Toi aussi t'es de corvée de courses ? » Soudain, la corvée de courses comme il venait de l'appeler lui semblait déjà nettement plus agréable en présence de son pote.

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