the story my ex told.
Constance, prénom doux et mélodieux. Constance Perrillat, tout simplement. Aînée de la famille, elle est certainement la plus différente de tous. Presque une inconnue, le vilain petit canard des Perrillat
- enfin, la vilaine canarde plutôt. Constance a toujours vu les choses en grand. Née dans une famille ni pauvre ni riche, elle était l'ambitieuse de la fratrie. Un jour, elle roulerait sur l'or. Constance en était certaine et de toute façon, elle ferait tout pour. Tout, quitte à blesser les personnes qu'elle aime, a écraser ses amis et ses ennemis. Constance, un prénom d'ange et pourtant un démon caché. Constance, c'est la femme qui rêve d'atteindre
l'Elite, d'atteindre une vie qui ne lui était pas destinée. Et sincèrement, elle a fait damner les parents Perrillat afin d'atteindre son but.
Prout-prout est parfois un surnom qui lui est qualifiable. Hautaine, caractérielle, sûr d'elle, égoïste. Oui, tu vas certainement dire que Constance est une femme détestable. Mais sincèrement, tu lui donneras satisfaction en le lui disant. Et puis, cette famille si parfaite ne l'était pas tant que ça.
Votre mère a eu un enfant avant vous. Annonça Monsieur Perrillat. Les yeux écarquillés, Constance ne pouvait en croire ses oreilles. Elle tint la main de Simon sans pouvoir la lui lâcher
- qui est Simon me diras-tu ? Tu sauras ça d'ici quelques minutes. C'était hors de question. C'était elle la brebis galeuse de la famille, elle l'aînée et il était hors de question qu'elle cède sa place à un soit disant demi-frère inconnu jusqu'ici. Un choc à ses yeux. Elle qui imaginait sa mère comme un modèle de perfection, elle qui pensait que sa mère n'avait connu que Monsieur Perrillat. Alors, leur famille n'était basé que sur un mensonge.
Je suis enceinte. Déclara Constance. Après tout, si c'était le moment des confidences, elle devait se lancer. Et c'était bel et bien le moment.
Mais enfin, vous êtes à peine mariés ! Et voilà où était le problème. L'histoire de la vie de Constance Perrillat.
Simon, puis-je te parler ? Vêtue d'une magnifique robe rouge
-cf le gif- Constance se dirigea vers Simon. Installé sur le toit de l'immeuble, il connaissait le sujet que Constance souhaitait abordé. Il acquiesça d'un signe de tête. D'un pas fébrile, Constance s'installa à côté de lui.
Tu sais que toutes les bonnes choses ont une fin. Sa voix était neutre, sans émotion. Elle posa sa main sur celle de Simon et la caressa tendrement. Au fond, elle ne voulait pas faire ça. Mais elle avait assez joué. Elle avait dix-huit ans et Constance venait de quitter le domicile familial. Simon était depuis toujours son meilleur ami, son confident. Amis depuis la maternelle, la famille Perrillat est voisine de celle de Simon. Simon, un homme sans prise de tête, simple et avec des ambitions identiques à celle de Constance : rouler sur l'or. Et pourtant, ils savaient, jamais ils ne pourraient être ensemble. Ce serait te mentir que de te dire qu'à ce moment là Simon et Constance n'étaient que de simples amis. Non, sur ce toit, l'amour régnait. Le vrai, le seul et unique amour. Cependant, tout n'allait pas être si simple.
Henri est un bon parti pour toi Constance, tu dois sauter sur l'occasion. Depuis leur quatorze ans, Simon et Constance vivaient une relation cachée aux yeux de tous. Et d'autant plus maintenant, alors que Constance était fiancée. Un bon parti comme dit Simon. Fils de médecins, héritier de la fondation familiale - Constance touchait du bout des doigts l'Elite, son rêve. Alors, elle ne pouvait pas laisser passer cela. La jeune femme faisait de son mieux pour paraître forte, insensible. Mais devoir quitter Simon était la pire des choses pouvant lui arriver. Elle jeta un coup d'oeil derrière elle pour vérifier que personne d'autre n'était sur le toit avant de déposer un baiser sur les lèvres de l'être aimé.
On se retrouvera Simon. Constance en était persuadée. Simon et elle, c'était une évidence. Et quand tout deux auront gravi les échelons de l'Elite, ils pourront à nouveau former un couple.
Tu étais où Henri ? Quatre heures du matin, l'heure à laquelle son cher époux daignait enfin rentrer. Fatiguée, Constance faisait les cent pas dans le salon. S'en était trop pour elle. Elle était invisible aux côtés de son époux, elle n'était rien. Certes, Constance faisait à présent partie de l'Elite, de la Haute de Seattle mais elle n'était pas heureuse.
Louis c'est endormi à minuit, il voulait attendre que tu rentres pour te dire bonsoir ! Où étais-tu ? Dit-elle en haussant légèrement la voix. Mariés depuis sept ans, leur couple battait de l'aile depuis un moment déjà. Henri, ce prince semblant ne présenter aucun défaut n'était qu'en fait qu'un démon.
Ta gueule connasse, de toute façon Louis n'est pas mon fils, à quoi bon qu'il m'attende. Faudrait peut-être le lui dire un jour d'ailleurs. Titubant, Henri s'installa sur le canapé après s'être servi un verre de whisky. Constance devint blanche. Comment Henri pouvait-il insinuer ce genre de propos ? Constance n'avait jamais été infidèle à Henri depuis qu'ils étaient mariés. Elle s'était efforcée d'entretenir des sentiments afin de faciliter sa vie. Après tout, elle l'avait choisi cette vie. Abandonner Simon, son quartier misérable où elle avait grandi pour pouvoir accéder à son rêve. Et tout compte fait, elle n'était pas si heureuse que ça.
Louis est de toi, tu le sais très bien. Henri bu son verre d'une traite avant de se lever pour rejoindre Constance. Tremblante, elle savait ce qui allait arriver. Elle sentit la main de son mari atterrir sur sa joue blanche. Tant de force qui l'a fit tomber à terre.
Menteuse ! Je sais que tu vois encore Simon. Paranoïaque, il est vrai que son mari l'était. La preuve, il n'avait toujours pas digéré la relation qu'avaient Simon et Constance. Bien que Henri n'était pas au courant de tout, il était jaloux de la proximité et la complicité qu'avaient les deux amants.
Je ne l'ai plus vu depuis le soir de nos fiançailles, je te le promets. Toujours les mêmes disputes, toujours les mêmes mots. Et ça finissait toujours pareil. Un peu trop porter sur la bouteille, Henri était devenu violent depuis que Constance avait accouché de Louis, il y a de ça quatre ans.
Monsieur Wheeler, voulez-vous prendre pour épouse Mademoiselle Constance Perrillat ici présente? Le coeur de la brune s’accéléra dans sa poitrine. C'était le moment fatidique. Constance venait tout juste de dire
oui à cet homme qu'elle aime tant, celui qu'elle a toujours aimé. A présent, elle attendait avec impatience que ce dernier approuve le maire.
Oui. Un énorme soulagement. ça y est, ils étaient mariés - pour le meilleur et pour le pire. Constance appartenait à Simon, Simon appartenait à Constance. Des années à se cacher, des années à s'éviter pour ne pas briser leurs mariages respectifs. Et puis, quand Constance a demandé le divorce à Henri, quand elle a obtenu assez de millions pour pouvoir vivre une centaine d'années, elle a cherché à reprendre contact avec Simon. Il venait lui aussi de divorcer, coup du hasard, un hasard chanceux. Et donc, c'est tout naturellement qu'ils ont décidé de construire une famille ensemble, leur vie. Ils avaient chacun atteint leur but : ils étaient devenus des membres à part entière de l'Elite. Et malgré leurs divorces, ils y sont restés. Henri a hérité de quelques mois de prison avec sursis pour violence conjugale - c'est ainsi que Constance a pu obtenir le divorce. Au fond, elle savait qu'elle retrouverait Simon un jour. Même si elle ne pensait pas qu'elle l'épouserait. Elle ne pensait certainement pas divorcer de Henri. D'un côté, en aucun cas elle n'aurait cru qu'il puisse la battre. Alors maintenant, Constance vivait son conte de fée : avec Simon et son fils, Louis.