Assise sur le rebord du balcon, d'abord elle soupir avant d'allumer une cigarette mentholée qu'elle glisse entre ses lèvres. Plus loin, elle voit le silhouette de Diego qui disparaît. Elle comprend pas. Elle est incapable de comprendre ce qui lui a prit de venir là. Il aurait du savoir, qu'il faisait une erreur, qu'après tout ce temps, elle aurait pu, au mieux oublier son visage, au pire oublier son prénom. Pourtant ce n'est le cas, et dans sa poitrine, son cœur bat comme un fou. Comme un alcoolique a qui on aurait tendu une bouteille de vin. Sa main tremble un peu quand elle porte la cigarette a ses lèvres. Dans sa tête, y a du brouillard, un brouillard trop épais qui lui fait ne plus rien savoir. Il fut un temps où Diego aurait été là, où Diego aurait passé la main dans ses cheveux en lâchant un « laisse tomber » ou un « on s'en fout ». Mais il n'est pas là.
Il n'est plus là.
Parfois, elle se dit qu'elle a fait une erreur, qu'elle n'aurait pas du, et que peut être finalement il serait devenu la personne convenable et respectable qu'on lui destinait. La fumée s'échappe d'entre ses lèvres et Juliet soupir. Elle sait pas faire avec les gens, encore moins avec les sentiments. Elle était peut être trop amoureuse Juliet, pour accepter de le laisser partir. Elle était peut être juste trop bête, pour se plier à cette conne de vie sur laquelle elle crache. Juliet crache beaucoup toute seule, mais fait la révérence en société. Incapable d'être elle même. Du bout des lèvres, elle aspire la fumée avant d'écraser la cigarette contre un rebord. Elle ne veut pas encore mourir. Et puis elle entend déjà ses pas à lui, qui s'approche de la fenêtre pour savoir pourquoi elle parlait si fort. Il la regarde, s'applique à ne pas voir la cigarette entre ses doigts. Il dit qu'elle devrait pas. Pourtant lui, il fume comme personne. Mais les princesses ne doivent pas mourir, pas comme ça. Doucement, il s'approche, et glisse une mèche de cheveux derrière son oreille. Il a cette manière de faire, toujours pleine de réserve qui la met hors d'elle. « C'était qui ? » L'amoureux. Elle hausse les épaules, maladroite. « Personne. » Alors il s'empare de son poignet, un peu brusquement, et de sa main libre il immobilise sa mâchoire. Il a aussi, parfois, cette manière de faire, pleine de violence, qui la met hors d'elle. « Juliet, tu m'aimes n'est ce pas ? Alors réponds moi. » Elle pourrait l'aimer lui aussi, d'ailleurs, elle l'aime sûrement un peu, à sa manière. Alors sur ses lèvres, elle dessine un sourire, et délicatement elle caresse sa joue. Elle aime caresser sa peau toujours si froide. « C'était un ami. Mais aujourd'hui ce n'est plus personne. »
Non, il n'est plus rien.
Diego est un voleur.
Voleur de cœur.
Alors Juliet se hisse sur la pointe des pieds pour déposer ses lèvres rouges sur celle de ce nouvel amoureux. Lui le héro. C'est ce qu'on raconte.