C'est la première fois depuis un bout de temps que tu peux profiter de ta journée. Tu as juste envie de flâner, ici et là, sans but, sans objectif, tu veux profiter de ce moment de"rien". C'est pas souvent que tu as ce genre d’opportunité. Non, t'es toujours au four et au moulin, à enchaîner les boulots pour pouvoir bouclé la fin du mois. T'es jeune, tu ne devrais pas avoir à t'occuper de ce genre de chose, mais tu n'as pas le choix, la vie a été chienne avec toi. Tu te traînes du côté de la fête foraine. Tu te mêles au gens. Tu te fonds dans le décor. Tu t'empreignes de cette ambiance si particulière. Tu sais pas ce qui te plaît autant dans ces lieux. C'est pas vraiment les touristes et les gens qui se pressent d'un stand à l'autre, non, c'est pas ça. Bien au contraire, tu détestes ça, être pressée et bousculée de toute part. C'est peut-être cette impression d'être invisible. On s'attarde pas sur toi. T'es trop loin de ta zone. Loin de l'ombre de tes drogués de parents. T'es pas la fille qui va de toute façon gâché sa vie... T'es personne en particulier. Ça te plait parfois. Tu as pas honte de qui tu es... mais ça fait du bien de s'en détaché l'espace de quelques heures. Tu t'extrait de la foule pour t'enfoncer dans l'obscurité. C'est là que tu l’aperçois. Tu le connais, tu lui as déjà acheter cette merde que tu peux pas t'empêcher de fumer. Hm. T'irais bien renouveler ton stocke. Il doit te rester de la mitraille et quelques billets, suffisamment pour tenir quelques jours, jusqu'à la prochaine fois. Tu t'avances vers lui, à l'abri des regards. T'enfonces les mains dans les poches arrières de ton jeans. T'enfonces un peu ton menton contre le foulard nouée autour de ton cou. Tu arrives finalement à proximité de lui. Tu esquives un sourire. Hey. Tu lui décorches une bise sur la joue. T'attends pas plus longtemps, tu vas droit au but. T'aurais la même chose que d'habitude? Il a pas besoin de plus. Il sait ce que tu prends. Toujours la même chose. Pas en grande quantité. Tu t'aventures pas dans les excès, tu ne sais que trop bien les effets dévastateurs de ces merdes.